Mécaniques fatales - Philip Reeve

Résumé :

Dans un futur lointain, la locomopole Londres repart en chasse après 10 ans de sommeil. Tom, apprenti à la Guilde des Historiens, fait échouer la tentative d'assassinat de Frusquier, Maître de cette même Guilde, mais tombe de la ville avec l'assassin, Esther, sur le terrain de chasse. Ils partent alors à la poursuite de la ville...

Avis :

Au premier abord, j'ai été excrément rebutée par les noms. Je me suis demandé s'il s'agissait d'une fantaisie de l'auteur ou du traducteur. A la fin du livre, il y a une note du traducteur qui a répondu à ma question : il s'agit des deux! Ne vous étonnez donc pas d'entendre les personnages invoquer Saint Neuneu ou la déesse Péripapéticienne Péripatéticia (pardon!), ou de rencontrer Mr Pataflan et Mme Tapioca Tapotin. On se croirait presque dans un livre comique, mais pas du tout! On se retrouve plongé dans un monde futuriste, notre planète totalement dévastée, dans lequel la plupart des villes sont devenus mobiles, et se "dévorent" les unes les autres pour survivre, consommant de plus en plus de ressources. Certes, ça pourrait passer pour être un peu moraliste : « économisons les ressources naturelles, arrêtons de nous battre, ou nous nous détruirons nous même ». Mais finalement ce n’est pas ce qu’on ressent en lisant ce livre, on est réellement au cœur d’un roman d’aventures.

J'ai beaucoup aimé cette vision du monde, ça change ce qu'on peut voir en Science-Fiction d'habitude. L'action s'articule entre ce qui se passe à Londres, avec l'émergence de la dangereuse "Méduse" et l'enquête menée par Katherine, la fille de Frusquier, et la survie de Tom et Esther après leur chute tandis qu'ils tentent de regagner Londres. Les personnages sont très intéressants, chacun avec leur petit conflit intérieur.

Il s’agit là du premier tome d’une saga de 4 à 6 livres (4 traduits en français, deux préquelles non traduites dont une à propos de laquelle j’ai simplement lu une ligne ou deux sur le Net). Je ne sais pas si je me plongerais dans les autres. Déjà, parce qu’il n’y a que celui-là à la petite bibliothèque de ma ville. Ensuite, parce que dans ce roman les personnages ont une motivation très précise. On ne pourrait pas imaginer qu’ils puissent avancer sans cette motivation. Or, loin de moi l’idée de spoiler les éventuels lecteurs, mais à la fin du roman, cette motivation n’a plus lieu d’être, et la logique voudrait que les personnages ressortent profondément changés de cette aventure. Donc j’ai du mal à voir comment construire une suite intéressante après un tel livre (d’ailleurs à partir du tome 3, l’histoire se situe quinze ans plus tard, avec la fille d’un des personnages… mais je me méfie des résumés, celui au dos du livre que j’ai entre les mains est truffé d’erreurs !).

Bref, un livre que j’ai bien aimé, bien qu’agacée par cette série interminable de noms propres absurdes. Si on arrive à en faire abstraction, c’est un roman vraiment très bien, tant pour l’univers dans lequel l’histoire se déroule, que pour l’histoire elle-même.